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samedi 16 octobre 2010

Pes 2011

PES 2011 en test : retour aux affaires ?

C'est la reprise ! Ce mois de septembre représente en effet le début d'une toute nouvelle saison pour le football virtuel avec le lancement simultané de FIFA 11 et PES 2011. Un match au sommet provoqué par Konami qui, contrairement aux années précédentes, a décidé d'avancer la date de commercialisation de son titre. L'éditeur japonais passe donc à l'offensive avec une version qui s'annonce comme le meilleur cru depuis l'arrivée des consoles nouvelle génération. Alors, PES 2011 a-t-il les reins assez solides pour reprendre son trône et conquérir à nouveau les fans du ballon rond ? Réponse dans ce VidéoTest.

« FIFA, c'est pas PES, PES, c'est pas Pure Football  » © Aimé Jacquet.


PES 2011
Si l'on ne va pas refaire l'histoire, rappelons juste que PES a perdu sa couronne de champion incontesté de la simulation lors du passage - délicat - vers les consoles nouvelle génération. Le géant américain Electronic Arts a profité de ce moment de faiblesse pour muscler le jeu de FIFA et devenir ainsi la référence du genre. Quoi qu'on en dise, c'est aujourd'hui incontestable. Mais autant vous prévenir directement, nous ne rentrerons pas dans la comparaison détaillée entre FIFA 11 et PES 2011. Nous allons simplement nous attacher à répondre à ces quelques questions : les fans historiques de la série doivent-ils craquer pour cet épisode ? Les amateurs de football peuvent-ils se tourner vers PES 2011, et pourquoi ?. Avant de rentrer dans la partie la plus importante, à savoir les sensations de jeu, un petit tour du propriétaire s'impose.

A l'instar d'une équipe qui souhaite se stabiliser, PES 2011 conserve la même ossature que son prédécesseur au niveau des modes de jeu. Europa League, Super Coupe, Ligue Des Champions, Deviens Une Légende, Personnalisation, Master League Online, les développeurs japonais proposent néanmoins quelques nouveautés intéressantes. À commencer par la Master League Online dont le concept s'avère assez séduisant pour donner une dimension plus sociale aux habitués, ceux qui passent des heures à enchaîner les matchs pour faire évoluer leurs joueurs. Hélas, à l'heure où nous écrivons ces lignes, les serveurs sont encore fermés. Impossible donc de rentrer dans les détails sur tout ce qui concerne la partie online, même si encore une fois, l'éditeur promet d'optimiser les rencontres.Nous avions eu droit au même discours l'an passé, évitons pour le moment de prendre ces paroles pour argent comptant.

PES 2011
Le mode Deviens Une Légende, qui permet d'incarner un seul joueur, s'est quelque peu étoffé avec des possibilités de gestion supplémentaires. Dans la forme, il profite aussi d'une esthétique plus agréable et d'une progression plus claire. En revanche, les défauts restent les mêmes : impossibilité de faire des appels et des choix parfois très étranges des joueurs sur le terrain, voire de l'entraîneur. Un petit passage maintenant par la case personnalisation qui permet, comme son nom l'indique, de customiser entièrement son joueur, mais cette fois-ci de manière beaucoup plus fantaisiste. Si vous avez envie d'appliquer une tête de citrouille à Materazzi, juste parce que sa tronche vous débecte à vie, c'est tout à fait possible. Les stades profitent également de ces nouveaux paramètres, même si malgré toute la bonne volonté du monde, Konami n'arrive toujours pas à retranscrire la véritable ambiance d'un match de football, celle qui nous fait vibrer, frissonner.

PES 2011
Malgré les efforts consentis pour apporter davantage de variétés dans les chants de supporters, l'ambiance sonore reste bien en dessous de ce que l'on est en droit d'espérer. L'habillage, l’entrée des joueurs, une grosse carence d'effets dans les stades, PES 2011 manque d'une certaine classe pour retranscrire l'atmosphère d'une rencontre de haut niveau, et c'est bien dommage. Pourtant, les petits gars de Tokyo ont réalisé un gros travail sur l'aspect graphique et artistique de cette nouvelle édition. La teinte pastelle et bariolée de PES 2010 n'est plus à la mode : Konami propose une collection 2011 plus chic, autrement dit nettement plus réaliste. Terminés les petits subterfuges graphiques qui agissaient comme du fond de teint pour masquer la laideur. On peut aujourd'hui le crier haut et fort : PES 2011 est vraiment chouette à regarder ! C'est bien la première fois depuis des années que l’on peut se permettre de zoomer sans se piquer les yeux.

PES 2011
Mise à part la pelouse dont la texture frise encore avec le mauvais goût, l'ensemble des joueurs profite d'une modélisation très soignée. Beaucoup plus développée, la modélisation faciale s'avère criante de vérité, et ce, pour la plupart des footeux. En revanche, la présence de plusieurs effets visant à rendre les joueurs moins artificiels (comme le regard) n'arrivent pas à gommer le manque d'immersion sur le terrain. Heureusement, les robots de PES 2010 aux animations limitées et très sommaires ont laissé la place à de véritables footballeurs à la gestuelle harmonieuse et naturelle. S'il reste encore quelques lourdeurs dans le déplacement des joueurs, la faute à un manque d'étapes d'animations, la différence entre l'édition 2010 et 2011 reste tout de même frappante. Archaïque au possible dans la précédente version, la course des joueurs est sans doute l'exemple le plus probant de l'avancée technique de ce PES 2011.

Du coup, un match devient enfin plaisant à regarder, même en tant que simple spectateur. Cette notion de plaisir retrouvé, c'est sans doute ce qui caractérise le plus cette version : l'envie de jouer, de tricoter, de frapper et d'aller de l'avant. Mais avant de retrouver des sensations, une bonne préparation physique s'impose, surtout qu'il faut impérativement réapprendre à maîtriser les passes. Konami opte cette année pour un système manuel qui se caractérise par la possibilité de transmettre la balle de manière très précise, à condition de bien combiner la puissance et la direction (bien aidé par une jauge). Pour certains, il se peut que l'apprentissage tourne rapidement au vinaigre dans la mesure où il faut rapidement balayer les vieilles habitudes. Mais une fois maîtrisé, on peut enfin savourer, enchaîner les combinaisons rapides et les centres brossés avec une précision chirurgicale. Soyons francs, cela n'a absolument rien de révolutionnaire et un tel système aurait du faire partie des priorités il y a plusieurs années, mais PES 2011 tente clairement de combler son retard en repartant sur de bonnes bases. La dernière production de « Seabass » encourage clairement un jeu plus construit, cohérent et des actions beaucoup plus réalistes.

« PES 2011 prend enfin les formes d'une vraie simulation de football »


PES 2011
Pour la première fois depuis PES 6, on vit les matchs avec une certaine intensité : le gameplay se base davantage sur la dextérité et l'intelligence de jeu. Les situations surréalistes dignes des chroniques de fantôme magazine, comme la désertion des côtés, appartiennent désormais au passé. Aussi, le placement des défenseurs est vraiment plus pertinent et les espaces moins nombreux. Même sans aucun réglage stratégique, l'équipe est beaucoup moins étirée ; elle évolue désormais en bloc. Après plusieurs années de déception, de gameplay totalement déséquilibré et de frustration, PES 2001 prend enfin la forme d'une vraie simulation de football profitant des performances des consoles nouvelle génération. Il était temps.

Comme on le disait plus haut, cette version corrige la plupart des défauts inacceptables des précédentes moutures, mais vous allez voir qu'il reste quand même dans ce PES 2011 des résidus du passé. Les développeurs ont en effet oublié de balayer certains scripts bien lourds. Petite devinette : ils nous gâchent la vie depuis des années et on les réclame sans cesse, qui sont-ils ? Les appels manuels, bien entendu. Autrement dit, il arrive fréquemment que des joueurs restent plantés comme des piquets alors qu'ils pourraient facilement entamer leur course pour faire la différence, et ce, même lors d'une contre-attaque. Terriblement frustrant ! Moins grave, mais tout de même gênant, on remarque que les centres à ras de terre dans la surface sont constamment dangereux dans la mesure où les bugs de collision avec les défenseurs sont beaucoup trop fréquents. On le sait, avec un jeu de football, il faut souvent attendre plusieurs mois avant de découvrir les défauts les plus énervants.

En route pour PES 2012


PES 2011
Même si PES 2011 est beaucoup plus équilibré et que les abus paraissent clairement limités, nous ne sommes jamais à l'abri d'une formule magique offensive qui viendrait entacher le plaisir. Déjà bien dosée dans la précédente version, la physique de balle s'avère encore plus lourde, entrainant par conséquent des frappes beaucoup plus incisives, voire trop. Si cette version devrait gâter les spécialistes de la cacahuète en pleine lucarne, les frappes ont quand même tendance à trop souvent se transformer en boulets de canon, que le gardien ne peut que repousser... On peut aussi pointer du doigt le nouveau système de dribbles, à double tranchant. Et pour cause, on peut désormais attribuer différentes combinaisons à n'importe quel joueur. Dans l'idée, on comprend bien que Konami ait voulu simplifier les manipulations, mais nul doute que les puristes préfèrent une mécanique plus traditionnelle basée sur l'apprentissage des techniques.

Côté interface, les développeurs ont eu l'idée lumineuse d'apporter un système de « drag and drop », où le joueur peut modifier le placement de ses joueurs avec une grande précision. À la fois accessible et complet, le menu tactique propose également plusieurs nouveautés destinées aux grands stratèges. Hormis les réglages classiques, on peut désormais déterminer une stratégie en amont sur la frise chronologique du match. Exemple : l'équipe part à l'abordage pendant les 20 premières minutes afin de marquer un but, pour ensuite rester cloîtré en défense et enfin agir en contre-attaque dans les 5 dernières minutes.

Conclusion


Après avoir frôlé avec la relégation les années précédentes, PES 2011 revient en forme, avec de nouvelles ambitions et peut désormais viser le haut du classement. Trois années de préparation physique ont été nécessaires aux équipes de Konami avant de regagner cette année le haut niveau. Des sensations de jeu retrouvées, des idées intéressantes, un gameplay bien dosé, PES 2011 est sans conteste le meilleur épisode la série depuis PES 6. En revanche, il reste encore trop fragile sur bien des plans pour prétendre au titre. Les vieux scripts énervants, l'arbitre aux décisions hasardeuses, l’habillage austère, les modes de jeu limités par rapport à la concurrence et l’absence de nombreuses licences posent encore aujourd’hui de réels problèmes. Car si Konami propose en guise de consolation la Copa Libertadores, les joueurs souhaitent principalement retrouver la BundesLiga et la Premier League... PES 2011 n’est plus seulement qu'un bon jeu de football, c’est aussi une simulation intéressante. Le seul problème, c’est qu’en face, l'adversaire frappe une nouvelle fois vraiment très fort.

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