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samedi 16 octobre 2010

Fifa 2011

Vidéo-Test de Fifa 11 : le triomphe du onze mondial ?

Comme toutes les années, EA Sports rechausse les crampons pour nous proposer un nouveau Fifa couvrant la saison 2010-2011. Après un Fifa 10 éblouissant, un Coupe Du Monde De La FIFA - Afrique Du Sud 2010 un tantinet meilleur dans le fond mais bien moins riche en contenu, le nouvel opus de la simulation de football débarque dans nos boutiques avec la promesse d’un contenu plus étoffé et d’un gameplay plus exigeant. Le pari est-il réussi ? Tous les amoureux du ballon rond s’y retrouveront-ils ? La réponse dans notre Vidéo-Test.

A force de vouloir être le numéro 1, on finit par jouer gardien

FIFA 11
Depuis quelques années, après avoir été dominée à plate couture par PES, la série Fifa a su relever la tête en proposant une vraie évolution tant au niveau du fond que de la forme, quitte à s’inspirer plus ou moins largement de la concurrence. En plus de cela, les titres d’EA pouvaient compter sur la richesse de leur contenu (modes de jeu offline et online, équipes sous licence, etc.) pour s’imposer. Parlons justement et dès à présent des nouveautés les plus importantes de ce nouvel opus au niveau contenu.

Parmi elles, on trouve sans aucun doute le fait de pouvoir remplir (pour la première fois) entièrement le rôle de gardien comme en témoigne cette vidéo. En effet, il est désormais possible de contrôler uniquement le gardien de notre équipe pendant un match, que l’on soit connecté en ligne ou non. Ce qui induit par conséquent l’arrivée des parties à onze joueurs contre onze, voilà de quoi enthousiasmer les foules. En tout cas sur le papier. Car si EA a pensé à agrémenter la gestion du gardien de quelques aides judicieuses (trajectoire du ballon, alignement sur le placement conseillé par l’I.A., possibilité de suivre et d’influer un tantinet sur les actions de nos collègues), il demeure qu’incarner un gardien se révèle globalement bien moins fun que de contrôler un joueur ou l’intégralité de l’équipe.

FIFA 11
Pourquoi ? D’abord parce qu’il arrive bien souvent que notre protégé n’ait pas beaucoup de choses à faire pendant le match (les défenseurs font en outre plutôt bien leur boulot, mais nous y reviendrons) bien qu’il puisse monter sur un corner, dégager du point une balle en l’air ou s’offrir quelques un-contre-un face à un attaquant... en plus de stopper les tirs ou têtes adverses évidemment. « Cela est étroitement lié au rôle réel des « portiers » me direz-vous. Ce n’est pas faux. Malgré tout, nous sommes dans un jeu vidéo et il est regrettable que les développeurs n’aient pu apporter un côté plus « ludique » à cette nouvelle fonctionnalité. Peut-être en donnant plus d’interactions au gardien vis-à-vis des autres joueurs et notamment de ses défenseurs (demander le repli défensif ou le marquage d’un adversaire, encourager les troupes au global, etc.), pourquoi pas ?

De même, remplir cette tâche inédite n’est pas forcément de tout repos et peut même s’avérer frustrante. En effet, cette dernière demande un bon placement, une excellente anticipation et un timing proche de la perfection pour que l’on rende vraiment service à son équipe. La concentration est donc de mise et chaque erreur (au niveau du timing notamment) se paie au prix fort. Il arrive, par exemple, que l’on n’ait pas eu beaucoup d’interventions à faire durant le match (ce qui a pour conséquence de nous gratifier d’une note avoisinant les 6/10, dans le mode Deviens Pro dédié) et que l’on encaisse un but dans les dernières minutes. Résultat : notre cher Lloris se retrouve avec une note plutôt injuste de 1/10 et votre humble serviteur termine la partie assez penaud. Signalons également que notre gardien a souvent du mal à capter le ballon et le relâche/projette soit hors du terrain soit, bien plus gênant, devant lui... donc parfois dans les pieds d’un attaquant adverse. En somme, il s’agit d’une innovation appréciable offrant une expérience de jeu différente mais qui risque de lasser vite, voire de rebuter, certains. Nos parties multijoueurs en ligne (où chacun pouvait choisir le rôle qu'il occupera sur le terrain durant l'intégralité du match) semble confirmer cette impression : la place de gardien n'était que très rarement prise contrairement aux postes très convoités d'attaquants ou de milieux. À peaufiner dans les prochains opus donc.


Fifa 11 : the Winning Eleven ?

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En plus de cette grosse nouveauté, le titre d'EA Sports peut se targuer d'inclure d'autres ajouts/améliorations porteurs. Citons l’agréable et copieux mode Carrière qui permet d’incarner un joueur, un manager ou les deux en même temps durant pas moins de 15 saisons. Dans la partie « joueur », on contrôle un sportif qui aspire aux sommets en disputant une succession de matchs dans différentes compétitions (championnats, coupes…). Le côté « entraîneur » se concentre sur la gestion de l’effectif (transfert, fatigue, cartons…), du dispositif tactique de l’équipe ou encore de son style de jeu, tout en gardant à l'oeil l’aspect financier des choses. Si la réussite est au rendez-vous, on prend du grade et on entre davantage dans les petits papiers du Conseil d’administration (en gagnant des compétitions notamment).

De même, la fonctionnalité « Personnalité + » permet de montrer de manière plus prononcée les différences entre les joueurs en se basant sur plus de 36 attributs et 57 caractéristiques. Dans la pratique, les spécificités de chacun s’avèrent en effet davantage perceptibles et certains signes distinctifs feront certainement mouche auprès des connaisseurs. Par exemple : Cristiano Ronaldo qui peste en cas de ballon perdu, Lissandro qui s’acharne sur tous les ballons, Iniesta qui percute, etc. Le Centre de Création permet quant à lui de créer ses propres milliardaires en short ainsi que son équipe (en choisissant l’effectif, le logo, le stade) via un site web dédié - plutôt fonctionnel et agréable à l’œil - et de les partager éventuellement. Une option de plus loin d’être indispensable, certes, mais qui offre une personnalisation étendue (s’ajoutant à la possibilité de mettre sa photo sur un joueur, déjà présente dans Fifa 10) et augmente potentiellement la durée de vie... sans compter qu'il permet enfin à notre ami Gérard de créer son équipe de rêve et espérer côtoyer les sommets de la Ligue 2 (eh oui, ça change du championnat inter-entreprises mon cher Gégé !), tout en important les chants dont il a le secret dans le jeu. Et ça, ça n'a pas de prix.

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Histoire d’être encore plus fier de lui qu’il ne l’est déjà, ce dernier pourra – comme tous les autres joueurs bien sûr - également monter un tantinet les ralentis de ses buts et les publier sur un site web dédié. Dans la même thématique, parlons aussi des « Moments forts ». Il s’agit de ralentis des actions les plus chaudes, enregistrés automatiquement par l’I.A. au fil du match et qui seront visibles une fois que les joueurs virtuels rentrent au vestiaire. Un petit détail qui accroît l’impression de se trouver devant une retransmission télévisuelle et permet accessoirement de se chambrer un brin lors des parties en multi (exemple : « T'as vu, c'est moi qui ai eu les actions les plus franches. Donc c'est moi qui méritais de gagner ! »). Rappelons au passage que le mode Fiesta (proposant à 20 joueurs de se défier sur la même console) est toujours du voyage.

En plus de ces ajouts, on trouve bien évidemment la mise à jour des effectifs (Gourcuff à Lyon, Ibrahimovic à Milan, etc.) et quelques nouveaux venus (la division russe) pour un total extrêmement confortable de plus de 600 équipes, 30 championnats et 1500 joueurs sous licence. Comme à l’accoutumée, il s’agit indéniablement d’une des grandes forces du titre d’EA, qui lui permet de creuser l’écart par rapport à la concurrence. En somme, Fifa 11 dispose sur la galette d'un contenu très copieux qui lui assure une durée de vie potentiellement très longue, même si l'on perd l’apparition des entraîneurs ainsi que certains modes de jeu disponibles dans Coupe Du Monde 2010. En complément, l’option « Saison Live » propose toujours de mettre à jour chaque semaine les stats des clubs de Ligue 1, Barclay’s Premier League, Liga BBVA, Bundesliga et Seria A, en fonction des caractéristiques réelles des effectifs (performances, états de forme, blessures, transferts, cartons jaunes et suspensions). Si cette fonctionnalité représente assurément un plus, elle n’en demeure pas moins un coût supplémentaire. En effet, alors que Fifa 09 nous offrait gratuitement les mises à jour pour un championnat donné, Fifa 11 nous propose uniquement des solutions payantes (mise à part la version d’essai gratuite sur 5 journées). Il faudra débourser environ 2,50 euros pour un championnat et 10 euros pour le pack qui les intègre tous.

« L’ensemble est agréable à regarder et fluide »

Si le contenu est déjà on ne peut plus satisfaisant, il en va de même de la réalisation. Graphiquement, il ne s’agit malgré tout que d’une évolution. On note quelques animations en plus, un certain effort sur la modélisation (critiquée dans Fifa 10) d’une bonne partie des joueurs, malgré un effet un peu « plastique brillant » toujours visible sur les visages, ou encore un rendu des maillots un brin amélioré notamment sous la pluie. L’ensemble est agréable à regarder et fluide aussi bien sur Xbox 360 que sur PS3 (même si cette dernière semble un tantinet moins propre techniquement). La physique de balle a été sensiblement retravaillée et se rapproche davantage de celle de PES sans pour autant l’égaler. Si l’on apprécie grandement le fait qu’il y ait de vrais impacts physiques entre les joueurs (qui apportent vraiment du réalisme aux duels), on déplore cependant quelques collisions parfois bien étranges. Rien d'alarmant non plus, le rendu visuel étant particulièrement solide et flatteur pour la rétine globalement.

FIFA 11
L’interface est quant à elle assez proche de celle de Fifa 10, bien qu’elle arbore davantage de couleurs et d’éléments en mouvement dans les menus. On constate de nombreuses informations affichées pendant les matchs (statistiques sur la possession, les fautes ou sur les actions d’un joueur donné, scores des autres matchs d’une compétition, etc.). On regrette par contre l’ergonomie perfectible de certains menus (dans le mode Carrière par exemple). R.A.S au niveau des vues (largement paramétrables), même si l'on aurait aimé une vue plus immersive lorsque l’on contrôle le gardien.

Le côté sonore est, lui, quasiment inattaquable. Les commentaires sont très satisfaisants (surtout vis-à-vis de la concurrence) et apportent une expertise plutôt appréciable qui pardonne aisément les quelques fois où ils sont pris en défaut (rares petits bugs, redondances et retards par rapport à une action). Mieux, nos braves speakers se permettent même une petite parade du type : « Il va pouvoir amorcer le contre… Ah ! Il m’a fait mentir ». L’ambiance dans les stades est crédible et les musiques qui passent lorsque l’on est dans les menus sont au poil. Du tout bon donc.
« Jeu en ligne viable, plutôt stable et suffisamment riche pour nous faire passer de multiples nuits blanches »

Au niveau de l’expérience de jeu en ligne, l’ensemble nous a semblé viable, plutôt stable et suffisamment riche pour nous faire passer de multiples nuits blanches (match en 1 vs. 1, par équipe, avec ou sans classement). Et cela, bien que les modes soient quasiment inchangés par rapport au dernier volet (sauf le 10 contre 10 qui devient le 11 contre 11). Sans oublier que l’on a été victime d’un bug au lancement d’une partie qui nous a obligés à relancer le jeu. Ce bug nous a d’ailleurs fait une belle frayeur au moment où l’interface nous signalait (une fois le titre relancé) que le pass online était corrompu.

FIFA 11
Rappelons qu’il s’agit d’une nouveauté (moins agréable pour les utilisateurs que les précédentes) de Fifa 11 qui nous demande d’entrer un code, inclus dans la notice et à usage unique, pour profiter de l’expérience en ligne. Si l’on achète le jeu en occasion ou que l’on souhaite jouer chez un ami avec notre jeu sans rapatrier notre compte et que le code a déjà été utilisé, il faudra repasser par la case « porte-monnaie » et débourser environ 10 euros. S’il n’est nullement question ici de rentrer dans le débat (même si vous avez bien compris l’avis finement dissimulé de votre humble serviteur), espérons au moins qu’aucun souci technique n’obligera accidentellement les joueurs à repasser à la caisse. En tout cas, cela n’a pas été le cas pour nous. Pour le reste, les parties se sont enchaînées sans écueil et avec rapidité, les participants étaient déjà présents en nombre, et les serveurs ont tenu le coup en nous proposant des parties fluides malgré les 22 acteurs (humains) à l'écran.

Revenons à des sphères plus « ludiques » et parlons désormais de l’intelligence artificielle. Cette dernière s’est révélée globalement assez satisfaisante lors de nos phases de test (du moment que l’on joue en niveau de difficulté Pro au minimum, bien sûr). On constate un vrai bloc-équipe sur le terrain : les lignes sont souvent resserrées, les joueurs se replacent généralement de manière judicieuse de sorte de pouvoir agresser le porteur du ballon ou apporter des solutions collectives (quitte à être en position de hors-jeu, grrrrr !!). Les défenseurs s’avèrent la plupart du temps coriaces et bien placés ; ils font ainsi plutôt bien leur boulot, d’autant que certains d’entre eux semblent avoir la priorité sur les attaquants dans les duels (comme Puyol, vrai rempart virtuel). Les joueurs techniques utilisent davantage les gestes techniques et nous posent ainsi plus de problèmes pour récupérer la balle, notamment au milieu de terrain. Les gardiens ne sont pas en reste et ont été améliorés par rapport à Fifa 10. Comme c’était déjà un peu le cas dans Coupe du Monde 2010, il y a moins de relances hasardeuses (comprenez : des relances à la main finissant dans les pieds de l’attaquant adverse), moins de ballons relâchés et au final plus d’efficacité, tout simplement.

Un plan de rigueur d’actualité

Vous l’aurez sans doute compris, Fifa 11 se révèle être une simulation encore plus pointue et nécessitant un maximum de rigueur. Les adversaires étant plus oppressants, il faut être plus inventif et surtout jouer « juste ». En effet, les passes sont plus difficilement précises et les actions collectives sont moins fluides que dans Fifa 10, où les passes étaient souvent « téléguidées ». Il paraît désormais indispensable de jauger au mieux la puissance et la direction d’une passe (simple ou en profondeur), sous peine de la voir inefficace. De plus, les joueurs nous ont semblé un petit peu plus lourds/lents que précédemment au niveau des contrôles orientés et lors de l’amorce d’une course dans une direction opposée. Il nous a paru du coup plus difficile de créer un décalage rapide et de perforer le bloc adverse, surtout si ce dernier est bien en place (pas en contre-attaque donc).

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Tout cela représente sans doute la principale difficulté que rencontreront les joueurs assidus de Fifa 10 au lancement de la galette, celle qui forcera à revoir plus ou moins profondément la manière d’évoluer sur le terrain. L’expérience de jeu est finalement assez différente de Fifa 10, plus exigeante et contraignante. Elle satisfera ceux qui trouvaient Fifa 10 trop aisé et permissif mais pourra sans doute frustrer certains, dans l’absolu ou dans les premières heures de jeu. Du fait du « Personnalité + », l’endurance et les capacités des joueurs semblent plus marquées, au grand dam des petites équipes et des joueurs plus modestes. Préparez-vous donc, encore plus que l'an passé, à de très nombreux matchs contre Barcelone, le Real Madrid ou Chelsea notamment !

Signalons au passage que si les choses nous paraissent trop rapides ou lentes sur le terrain, un choix entre trois vitesses de jeu nous est proposé dans les options. On retrouve également le système de pénalty « version Coupe du Monde 2010 » (qui n’avait pourtant pas forcément fait l’unanimité) avec le système de pression et sa jauge avec couleurs sans oublier l’étrange possibilité de temporiser au moment de la frappe (ce n'est pas interdit ?). Plus réjouissant : les arbitres sont davantage « perceptibles ». En plus d’être présentés lors de la vidéo introduisant les protagonistes sur le terrain, de voir leurs noms dans les menus et d’être mentionnés par les commentateurs, ces derniers ont un impact identifiable sur le jeu : chacun dispose d’une sensibilité propre vis-à-vis des fautes et des cartons. L'arbitre est ainsi plus ou moins strict en fonction de ses affinités.

FIFA 11
Eh oui, la série a atteint un tel niveau depuis quelque temps qu’il faut scruter les moindres détails, menus ou actions à l’écran et analyser nos moindres sensations, pour arriver à déceler les principales nouveautés/modifications des titres. Vous l'aurez compris, au global, le gameplay de ce Fifa 11 s’avère très agréable (surtout à plusieurs), profond et avec une bonne marge de progression quel que soit le niveau du joueur. D’autant que de nombreuses options sont là pour nous aider lorsqu'on les active ou, au contraire, nous rendre davantage maîtres sur les différents éléments de jeu dans le cas contraire. Le tout dans des domaines clés comme les passes, les centres, les tirs, le changement de joueur ou encore la « course analogique » (le joueur coure en fonction du degré de pression sur la gâchette analogique de la manette).

Conclusion :

Encore plus riche et exigeante que l’an passé, la série Fifa continue de dominer la catégorie des simulations de foot sur PS3 et Xbox 360, en forçant notamment le trait sur les aspects défensif et physique ainsi que sur la rigueur collective. Quitte peut-être à perdre quelques joueurs en route (qui se retrouveront sans doute plus avec Fifa 10 ou PES 2011, plus permissifs et avec un impact offensif plus prononcé), du fait de certains petits abus rendant les actions globalement plus hachées et la lutte pour conserver le ballon plus âpre. Reste que, avec son contenu en béton armé et son gameplay de grande qualité (suffisamment remanié pour se différencier de son prédécesseur et justifier l'achat) et sa réalisation au top, Fifa 11 demeure le titre incontournable pour les mordus de simulation footballistique.





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